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20 ans du Watermana: l’esprit “Go Deeper”, un système de défonce très puissant basé sur la création d’endorphines

Du 25 au 1er décembre se déroulera sur l’île de Huahine en Polynésie Française l’édition 2019 du Watermana. Cet évènement unique et hors du commun fête cette année sa 20ème année d’existence. Plus qu’une compétition, c’est un défi personnel qui devra être relevé par les watermen et waterwomen qui repousseront chaque jour leurs limites sur des épreuves inédites que vous pourrez suivre sur TotalSUP, partenaire officiel de l’événement. Stéphan Lambert le fondateur revient sur la genèse de cet évènement et son évolution, un parcours non dépourvu d’embûches.

Bonjour Stéphan, cette année le Watermana fête ses 20 ans, qu’est-ce que ça fait d’avoir créé un événement qui atteint son 20ème anniversaire ?

Salut les amis, en réalité je n’ai pas l’impression que le Watermana a déjà 20 ans car chaque année le cadre, les distances, les parcours ont changé, le concept n’a cessé d’évoluer avec de nouveaux challenges, de nouvelles disciplines. Le but a toujours été de créer un événement éphémère dans le sens où chaque édition est unique afin d’éviter les comparaisons, les chronos et de permettre qu’au final les participants reviennent toujours pour la première fois, qu’ils soient surpris et repoussent toujours plus loin leurs limites.

Comment est né le Watermana?

C’est en 1998, à Bora Bora la perle du pacifique que fut planté la graine “Go deeper”. Le cadre et le nombre d’hôtels 5 étoiles étaient parfaits pour créer un événement hors du commun. La première édition était une course de va’a (ndlr : pirogue tahitienne). Nous avions décidé d’attribuer des points bonus pour chaque passage sur la plage d’un hôtel et un jackpot final à l’arrivée. C’était donc une course très stratégique : soit tu allais chercher les bonus, soit tu visais le jackpot final. L’idée était bonne, les rameurs de va’a trouvaient cela génial…malheureusement, le jour J personne ne s’est présenté sur la ligne de départ. Pour cause, les présidents des clubs locaux ne voyaient pas d’un bon œil qu’un étranger puisse venir interférer dans un sport roi en Polynésie. Ils ont donc demandé à leurs rameurs de ne pas participer à cette course, organisée par un privé. Résultat : “3, 2, 1 ,GO!” je pars tout seul ….. je réalise le parcours et remporte haut la main cette première édition !

Je venais de découvrir qu’il y avait quelques subtilités et susceptibilités locales à prendre en compte… Début 1999, je suis parti à Tahiti pour rencontrer le président de la Fédération Tahitienne de Va’a,  Édouard Maamaatuaiahutapu, qui était aussi à l’origine du Hawaiki Nui Va’a (ndlr: plus grande course polynésienne de pirogue). Il m’a dit : ” Vas-y petit, fonce, c’est bien, on mettra cette course sur le calendrier officiel et elle clôturera l’année ! ” C’est ainsi que j ai pu avoir l’appui des présidents des clubs locaux et de la fédération, j’avais déjà celui des athlètes car le défi les interpellait dans un milieu où leurs courses étaient formatées. Ainsi est réellement né l’IRONMANA, fin 1999, avec un parcours de 35 km ce qui pour l’époque était déjà 10 km de plus que les courses de va’a hoe (ndlr: Tahitien pour V1 ou Va’a individuel) généralement mises en place. Mais c’était le but : se dépasser toujours plus, aller chercher plus loin, plus profond et apprendre que finalement le seul adversaire à combattre, le plus redoutable de tous allait être soi-même. Pour récompense, non négligeable, il y avait un bon prize money à la hauteur de l’effort demandé.

Chaque année, le parcours a évolué autour de Bora Bora, les distances et les primes n’ont cessé d’augmenter. C’était une course pour les “taravanas”, les fous en Tahitien. Pour ceux que ça laissé perplexe, je répondais qu’au final celui qui était fou était celui qui pensait qu’il ne pouvait pas la faire... Avec les années, d’un participant en 1998, le cobaye, nous sommes passés à plus de 150 rameurs, progressivement de 35 km à 62 km en solo et plus de 4 millions de francs pacifique de récompenses. Les sponsors adhéraient eux aussi au principe, chaque année plus de kilomètres demandés aux athlètes et plus de prize money pour les récompenser. Côté athlètes, certains venaient donc clairement participer au Ironmana pour les primes car c’était du jamais vu de pouvoir gagner autant d’argent en une seule course… mais croyez-moi ils savaient qu’il allait falloir le mériter. Seul un tout petit nombre des plus grands rameurs ont pu gagner une ou plusieurs des éditions de l’Ironmana. Le premier fut René Aveipii, il y a eu aussi Lewis Laughlin, Manutea Owen, Georges Cronsteadt qui pour l’anecdote fut le seul ayant pu remporter à la fois tous les bonus du parcours et le jackpot final ! Kamehameha Tamarii, rameur de Bora Bora, eu aussi son heure de gloire en 2012, Steeve Teihotaata gagna le dernier Ironmana Bora Bora Vaa hoe sur un parcours de 62 km à 12 km/h de moyenne … un extra terrestre venait de naître.

Depuis 2009, l’Ironmana s’était peu à peu ouvert à d’autres disciplines. Tout d’abord, nous avons intégré l’ancestral paddleboard, dont j’ai été l’unique participant pendant des années, puis la natation, le surfski, le stand up paddle et enfin la pirogue à voile qui nous permettait d’accueillir nos VIP internationaux et de leur proposer un channel crossing entre Tahiti, Moorea, Huahine, Raiatea, Tahaa et enfin Bora Bora en guise de 400 km d’échauffement, avant l’ouverture du Liquide Festival, une semaine d’épreuves aquatiques. D’une course de Va’a hoe sur un jour, l’Ironmana est devenu avec le temps : le BORA BORA Liquide Festival développant l’esprit waterman. Avec ce nouveau format on attirait les meilleurs athlètes mondiaux.

Cette course devenait trop importante, il y avait trop d’argent à gagner, j’étais un électron libre, incontrôlable et donc il y a eu beaucoup de jalousie autour… En 2013, le district de va’a de Bora Bora m’interdit finalement le droit d’organiser cet évènement en va’a hoe car il n’était pas mis en place par une association affiliée à la Fédération Tahitienne de Va’a mais par un privé à qui on a vite collé une image de capitaliste. Le sport et la politique…

Fin 2014, je quitte Bora Bora et développe le concept sur Tahiti. Début 2015, je lance le WATERMAN TAHITI TOUR, un championnat sur cinq étapes servant de préparation avant d’attaquer l’épreuve finale, la plus difficile, l’IRONMANA qui clôture la saison en fin d’année. Le célèbre journal de sport français, l’Équipe, s’intéresse à cet évènement aquatique underground, le retour média est très important… Je reçois alors un mail envoyé depuis le boulevard Haussmann à Paris, c’est l’avocat qui gère les intérêts de la célèbre marque IRONMAN qui organise des triathlons et qui m’informe que je devais rapidement changer le nom de mon événement car la société qu’il représentait, possédait les droits sur tout les dérivés de IRON… C’était du sérieux… l’IRONMANA est mort vive le WATERMANA. Depuis 2016, l’évènement s’est installé sur Huahine, l’île des derniers guerriers s’étant rendu au protectorat français. Un cadre idyllique, deux îles dans le même lagon, de quoi créer de nouveaux parcours et concept pour encore de nombreuses années et voir cette graine GO DEEPER continuer à germer.

Sans trahir le slogan du Watermana “Ne vous attendez à rien, soyez prêts à tout”, peux-tu nous révéler quelques éléments de cette édition 2019 ?

Je vais te répondre simplement “ne vous attendez à rien, soyez prêts à tout …”  Trêve de plaisanterie, la seule chose à dévoiler sera le thème principal. Pour cette édition cela sera “No ice in paradise”. L’objectif est de faire passer, au travers de nos athlètes internationaux invités un message très fort à la jeunesse de l’île. Il s’agit de leur proposer une alternative à ” l’ice ” une drogue qui fait de gros dégâts en Polynésie. Le Watermana présente un autre système de défonce très puissant basé sur la création d’endorphines que chacun de nous stocke au plus profond de son intérieur et qui ne demande qu’à se libérer lorsqu’on est simplement capable de pouvoir sourire à l’effort et naturellement se dépasser et repousser les limites que malheureusement nous nous imposons. Une belle récompense euphorisante qui lorsqu’elle se libère te rends tout aussi accros ! C’est gratuit, il suffit d’aller “Go deeper” et de s’en servir pour te voir illuminer par un sourire de satisfaction qui fera naitre un autre toi à chaque défi relevé.

Documentaire Polynésie 1ère – Watermana 2018

Parle-nous des partenaires qui soutiennent le Watermana ?

Depuis son origine le Watermana, ex-Ironmana, est fidèlement soutenu par une famille de sponsors ayant différent moyens et qui ont fait confiance aux événements Kailanu XT (ndlr : nom de la société organisatrice) : la SOPADEP leader local dans le secteur de l’automobile et son président Jacques Solari qui a participé à de nombreuses éditions, la Brasserie de Tahiti, sous l’impulsion de Patrick Cowan, nous a permis de ne jamais manquer de boissons, Tahiti Tourisme désirant toujours developper de nouvelles niches de voyageurs pour la Polynésie, 425pro la marque Tahitienne qui a brillé toute l’année à la maison et dans le monde entier et bien sûr Air Tahiti Nui et son équipe marketing sans qui peu de choses peuvent se mettre en place et toujours ouverts aux défis. Il y a aussi Fitness Island de Yoan de Nebehay, Air Tahiti, la SNP Hawaiki Nui, OAKLEY international, Surfco Tahiti, Polynésie la 1ère, cette année nous avons le plaisir d ‘accueillir TAHITI WIFI afin de rester connectés et pouvoir vous faire vivre les meilleurs moments du Watermana 2019 grâce à notre partenaire média TotalSUP, etc… pardonnez-moi pour ceux non cités car il y en a eu beaucoup.

A noter que le Watermana, ou Ironmana, s’est toujours mis en place sur des fonds sponsoring d’entreprises privées et jamais sur les fonds publics… il est certain que si les différents ministères ou entreprises publiques nous donnaient un petit coup de pouce…. d’une graine on pourrait cultiver un champ… Notify the farmers !! L’esprit du Watermana, c’est peu de gens qui en inspirent beaucoup: Go deeper one more first time together.

Justement, le Watermana est toujours accompagné de superbes images, peux-tu nous parler de l’équipe de production ?

Le Watermana, c’est 20 ans d’amitié, des milliers de giga de rush, d’images de destinations, de paysages incroyables, d’émotions profondes capturées par les objectifs de cameraman, photographes passionnés, d’écrivains impliqués. MERCI à vous d’avoir été là pour faire rayonner autour du monde entier un concept unique où peu on su inspirer beaucoup :

Wim Lippens, Tim Mckenna, Stéphanie Mckenna, Jack Mckoy, Cooper Mckoy, Gilles Hucault, Julien Marckt, Marc Antoine Bouvant , Gregory Boissy, Jérôme James Brouillet, Eric Hiss, Bummy, Mike Gandouin, Yannick Yvonet, Karl Reguron, Andrew Juicy Murdock, Thierry Tching, Mathieu Astier, Tim Pruvot

 

 

20 ans du Watermana en images …

Pour plus d’information sur le Watermana, rendez-vous sur :
Facebook : https://www.facebook.com/KXT-Watermana-Liquid-Festival-113767318715992/

Pour plus d’information sur le Waterman Tahiti Tour, rendez-vous sur :
Facebook : https://www.facebook.com/Waterman-Tahiti-TOUR-775932625827582/
Instagram : https://www.instagram.com/waterman_tahiti_tour_/

 

A propos de l’auteur

Marie Esnaola

Originaire du Pays Basque, Marie se tourne naturellement vers le sauvetage côtier, les courses de prone et le SUP après des années de natation. Passionnée de sport, elle organise des évènements sportifs et BtoB et accompagne les entreprises en webmarketing.